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Écrire, c’est écouter

« Je n’écris pas, c’est plutôt qu’il y a quelque chose en moi que je laisse écrire. Pour moi écrire, c’est écouter. J’écoute des voix silencieuses. Je ne vois rien quand j’écris. J’écoute… Je suis à l’écoute de forces obscures et floues, des forces intérieures, des sons émotionnels, en quelque sorte. (…) Quand j’écris, je n’intellectualise rien, je n’imagine rien... Bien sûr, des images m’apparaissent parfois mais je suis surtout à l’écoute des forces qui me dépassent et m’amènent à écrire. Le plus important est d’écouter. Écouter plutôt que regarder. Comprendre – tâcher de le faire – plutôt que d’expliquer. » – Jon Fosse, Écrire, c’est écouter : Entretiens avec Gabriel Dufay , L’Arche, 2023, p. 29 et 31

My Dinner with Andre (Louis Malle)

Deux hommes, deux amis, ils dînent ensemble dans un restaurant chic de New York. André, un grand voyageur, raconte à son ami Wally ses multiples péripéties et diverses expériences vécues lors d’un parcours autour du monde. À travers les dits et les non-dits, les deux hommes se révèlent.

L’humour et l’intelligence du propos alimentent ce petit bijou de film de Louis Malle, My Dinner with Andre (1981).

« Face à face, deux hommes qui se cachent : l’un derrière le silence, et l’autre derrière les mots. Et lentement, au fur et à mesure du film, cette vérité se fait jour. »

– André Gregory, citation puisée dans le livre de Pierre Billard, Louis Malle : Le rebelle solitaire, Paris : Plon, 2003, p. 419-410

Les histoires qui fournissent le matériel dramatique de ce film sont authentiques. André Gregory les a vécues. Il interprète son propre rôle dans ce film.

« André Gregory est parti parcourir le monde, à l’aventure. Il erre en Afrique, en Asie, discute religion avec des brahmanes, étudie les mythes de l’Antiquité avec des physiciens, lit Le Petit Prince, en tombe amoureux, part en plein Sahara avec un prêtre bouddhiste pour en tirer un film, revient avec ce prêtre, qui envoûte sa famille, participe à des actions parathéâtrales du metteur en scène expérimental Jerzy Grotowki, en Pologne, s’intéresse à un groupe de 20 hommes et 20 femmes qui veulent construire en 40 jours et 40 nuits, l’arche de Noé, dans une forêt, et, pendant plus de trois ans, poursuit cette odyssée initiatique. De temps à autre, il repasse par New York et, quand il rencontre Wally Shawn, évoque ses expériences. »

– Pierre Billard, Le rebelle solitaire, Paris : Plon, 2003, p. 414