Il ne suffit pas d’avoir une bonne plume pour être écrivain
Pour Amélie Nothomb, il ne suffit pas d’avoir une bonne plume pour être écrivain. Que faut-il alors ? Beaucoup de choses, dit-elle à la page 73 d’ Hygiène de l’assassin , son premier roman publié chez Albin Michel en 1992. Voici, en résumé, les éléments indispensables selon elle : La capacité de résistance à la mauvaise foi ambiante; La puissance de création; Faire de la parole un acte sensuel; Savoir se taire sur ce qui ne doit pas être dit (inutile d’attendre des explications : ce sont précisément des choses à ne pas dire); Le gueuloir intérieur : les mots hurlent d’eux-mêmes, il suffit de les écouter en soi; Écrire, c’est jouir. Les pages 73 à 79, où l’auteur se livre à un interrogatoire fascinant, approfondissent ces idées. Ce roman — fabuleux, soit dit en passant — offre les clés pour comprendre le talent singulier de cette écrivaine d’exception.