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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

L'intolérable solitude

« Bien des hommes sont angoissés lorsqu'ils se disent : « Au fond, chacun de nous est seul ». Ils croient trembler alors devant une absence d'amour. En réalité, dans notre perspective dualiste, c'est de notre « ennemi » que nous ne pouvons pas nous passer; c'est d'une résistance hostile que nous avons besoin pour ne pas nous sentir comme néant. Si par quelque miracle il était possible de conférer la toute-puissance à l'homme dualiste, on lui ôterait tout espoir en lui ôtant tout obstacle; cet homme ne pourrait pas supporter un instant sa vie. Notre volonté d'éprouver est volonté de vivre le combat de la vie, en le gagnant ou en le perdant. »

– Hubert Benoit, Lâcher prise : théorie et pratique du détachement selon le Zen, 4e édition, Paris : Le courrier du livre, 1985, p. 116