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Sur les chemins de Sylvain Tesson

Pour qui souhaite découvrir l’écrivain Sylvain Tesson, je recommande Dans les forêts de Sibérie pour la solitude et la poésie du quotidien. C’est le livre que j’ai le plus aimé. J’ai aussi apprécié La Panthère des neiges , pour la contemplation et la beauté du monde sauvage. Si le Tibet vous attire et que vous aimez le travail de Vincent Munier, ce photographe qu’il accompagne, vous serez servi. À ne pas négliger : Sur les chemins noirs , un périple entrepris après un terrible accident, une réappropriation du territoire inexploité — ces fameux chemins noirs qui apparaissent sur les cartes, zones encore sauvages, que l’Homme n’a pas envahies. Il a eu beaucoup de courage pour se lancer dans cette traversée, parfois seul, parfois accompagné, sachant qu’il pouvait à tout instant faire une crise d’épilepsie. Son vocabulaire est riche, son écriture dense et poétique, et j’aime le regard qu’il jette sur le monde. Je ne dirais pas qu’il est désabusé, mais il se tient à l’écart. Et toujours, e...

Calme mental

« En quoi consiste le calme du mental ? Quelque chose est en suspens, mais quoi ? Ce n'est pas un suspens de tout fonctionnement mental puisque le sujet reste éveillé, puisqu'il ne dort pas. Le mental fonctionne, il tourne. Simplement il tourne « rond », sans à-coups. Il y a arrêt de quelque chose, mais non pas du mental, seulement de ses à-coups, des irrégularités de son rythme. À quoi correspondent donc à ces à-coups ? Ils correspondent aux émotions.

(...)

C'est grâce à un oubli momentané de mes préoccupations personnelles que ce calme parfait s'est réalisé en moi; j'étais retiré en marge de toute circonstance pouvant concerner mon Ego. (...) J'avais laissé hors de mon mental toute image concernant ma vie personnelle. (...) C'est cette absence d'émotions qui conditionnait le fonctionnement sans à-coups de mon mental, et c'est ce fonctionnement qui conditionna le déclenchement soudain en moi de la conscience non dualiste de l'existence.

(...)

Ainsi détendu sans être endormi, mon mental est apte à recevoir sans bouger cette perception non dualiste de l'existence à laquelle il s'oppose d'habitude par ses agitations.

C'est comme un prisonnier habitant une prison dont la porte est construite pour s'ouvrir vers l'intérieur, et qui, d'habitude, pousse sur cette porte pour l'ouvrir; plus il pousse, moins la porte peut s'ouvrir; s'il cesse un instant de pousser, la porte s'ouvre d'elle-même. »

– Hubert Benoit, La doctrine suprême selon la pensée Zen, 4e édition, Paris: Le courrier du livre, 1967, p. 82-83