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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

L'attention sans objet

« Le Zen nous dit « Éveillez le mental sans le fixer sur aucune chose ». Il nous conseille ainsi de pratiquer l'attention sans objet. Le langage non-convergent réalise seul cette attention sans objet, c'est-à-dire cette attention qui a un objet comme si elle n'en avait pas. Dès qu'on s'exerce à ce langage, on sent l'attention toute nouvelle qui y préside; c'est une vigilance constante à n'être pas attentif comme on l'est d'habitude, à ne pas saisir, à ne pas prendre, à lâcher encore et encore la prise qui tend à se refaire. C'est une vigilance à rien, au vide, à ce vrai vide qui n'est pas l'absence de formes mentales, mais l'absence du sens convergent, égo-centré, des formes mentales pourtant présentes. »

– Hubert Benoit, Lâcher prise : théorie et pratique du détachement selon le Zen, 4e édition, Paris: Le courrier du livre, 1985, p. 224