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Sur les chemins de Sylvain Tesson

Pour qui souhaite découvrir l’écrivain Sylvain Tesson, je recommande Dans les forêts de Sibérie pour la solitude et la poésie du quotidien. C’est le livre que j’ai le plus aimé. J’ai aussi apprécié La Panthère des neiges , pour la contemplation et la beauté du monde sauvage. Si le Tibet vous attire et que vous aimez le travail de Vincent Munier, ce photographe qu’il accompagne, vous serez servi. À ne pas négliger : Sur les chemins noirs , un périple entrepris après un terrible accident, une réappropriation du territoire inexploité — ces fameux chemins noirs qui apparaissent sur les cartes, zones encore sauvages, que l’Homme n’a pas envahies. Il a eu beaucoup de courage pour se lancer dans cette traversée, parfois seul, parfois accompagné, sachant qu’il pouvait à tout instant faire une crise d’épilepsie. Son vocabulaire est riche, son écriture dense et poétique, et j’aime le regard qu’il jette sur le monde. Je ne dirais pas qu’il est désabusé, mais il se tient à l’écart. Et toujours, e...

L'individu cérébral
(la grotte de Platon)

Le refoulement, outre son rôle déformant, joue un autre rôle « qui consiste à rendre une expérience irréelle par « cérébralisation ». Je veux dire par là que je crois voir, mais ne vois que des mots. Je crois ressentir, mais ne fais que penser la sensation. L'individu cérébral est un individu aliéné, l'individu de la grotte de Platon. Il ne voit que des ombres et les prend pour la réalité présente.

Le processus de cérébralisation est lié à l'ambiguïté du langage. À peine ai-je exprimé quelque chose par un mot, que l'aliénation survient. La plénitude de l'expérience a été aussitôt remplacée par le mot. En réalité, l'expérience n'existe dans sa plénitude que jusqu'au moment d'être exprimée par le langage. »

– Erich Fromm, "Psychanalyse et Bouddhisme Zen", dans D.T. Suzuki, E. Fromm et R. DeMartino, Bouddhisme Zen et psychanalyse, Paris : PUF, 1971 (coll. Quadrige), p. 121