Passer au contenu principal

En vedette

Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Oiseau bleu (Charles Bukowski)

Dans l’excellent documentaire « Born into this » (2003) de John Dullaghan sur la vie artistique et personnelle de Charles Bukowski (1920-1994), l’écrivain récite son émouvant poème : « L’oiseau bleu ».

« Un oiseau bleu veut sortir de mon coeur,
Mais je suis trop coriace pour lui.
Je lui dis : Reste dedans que personne ne te voie.
Un oiseau bleu veut sortir de mon cœur.
Je lui verse du whisky dessus
Et j’avale de la fumée.
Les putes, les barmen et les épiciers
Ignorent qu’il est là-dedans.
Un oiseau bleu veut sortir de mon cœur.
Mais je suis trop coriace.
Je dis : Ne bouge pas
Tu veux ma perte ?
Tu veux tout gâcher ?
Tu veux ruiner mes ventes en Europe ?
Un oiseau bleu veut sortir de mon cœur.
Je suis trop malin.
Je ne le laisse sortir que la nuit quand chacun dort.
Je dis : Je sais que tu es là, ne sois pas triste.
Puis je le rentre, mais il chante doucement à l’intérieur.
Je ne l’ai pas laissé mourir.
Et on dort ensemble, avec notre pacte secret.
Cela suffit à faire pleurer un homme,
Mais je ne pleure pas.
Et toi ? »
— Charles Bukowski

Cette intéressante lecture, joliment dessinée et animée par Monika Umba: