Moines et ermites chinois d'aujourd'hui
Bill Porter, sinologue américain, entreprit d'aller à la rencontre des moines et ermites chinois d'aujourd'hui et d'en faire le récit dans La route céleste (Paris, Librairie de Médicis, 1993).
Ce livre est à la fois un livre d'entretiens et de sagesse et le récit d'un périple. Il est parsemé d'informations instructives sur l'histoire et l'enseignement du taoïsme.
L'auteur confie le fruit de ses entretiens avec les quelques grands maîtres spirituels qu'il eut l'occasion de rencontrer.
Comment apprend-on à pratiquer ? Un sage répondit à la question :
« On peut étudier les bases un peu partout. Il ne faut pas être pressé. Vous devez être prêt à vouer toute votre vie à la pratique. Pas question de dépenser de l'argent. C'est votre vie que vous devez dépenser. Rares sont ceux qui ont cette volonté. Si vous êtes prêt à apprendre, vous n'aurez pas à chercher de maître. Un maître vous trouvera. (...)
Le Tao n'est pas quelque chose qui peut être mis en mots. Il faut pratiquer avant de comprendre. (...)
Comprendre, c'est quelque chose qui vient naturellement. Différemment pour chacun. L'essentiel, c'est de réduire ses désirs et de calmer son esprit. La pratique prend beaucoup de temps, et il faut rester en bonne santé. Si vous avez de nombreuses pensées et de nombreux désirs, vous ne vivrez pas assez longtemps pour atteindre le but. » (p. 102)
Pendant le règne de Mao Zedong, les moines furent persécutés et chassés. Les autorités firent détruire un grand nombre de temples. Vers la fin des années 1970, le régime assouplit ses positions, la pratique religieuse fut libéralisée. Cette brèche cachait l'intention véritable des autorités, celle de favoriser le pèlerinage et le tourisme religieux.
Le tourisme est un envahissement. Les moines et ermites chinois d'aujourd'hui sont plus ou moins contraints d'accueillir les visiteurs dans leurs monastères et de jouer le rôle d'aubergistes. Pour trouver un peu de quiétude, ils s'enfoncent de plus en plus profondément dans les campagnes ou dans les montagnes en des lieux difficilement accessibles.
L'enseignement devient de plus en plus ardu à transmettre, parce que nous n'apprenons plus à vivre de façon naturelle.
« Lao-Tseu nous demande de cultiver la tranquillité et le détachement. D'être naturels. Être naturel veut dire ne pas forcer les choses. Quand vous agissez naturellement, vous obtenez ce qu'il vous faut. Et pour savoir ce qui est naturel, il faut cultiver la tranquillité. » (p. 84)
« Manifestement, l'époque moderne ne favorise plus la pratique spirituelle. C'est ce que confie un moine :
« Le taoïsme nous enseigne de réduire nos désirs et de mener une vie tranquille. Nous vivons une époque moderne, et il se trouve très peu de gens pour vouloir réduire leurs désirs et cultiver la tranquillité. Nous sommes à l'Âge du désir. De plus, on apprend beaucoup plus lentement de nos jours. Les esprits ont perdu leur simplicité. On est beaucoup trop compliqué. » (p. 74)
Ce livre est à la fois un livre d'entretiens et de sagesse et le récit d'un périple. Il est parsemé d'informations instructives sur l'histoire et l'enseignement du taoïsme.
L'auteur confie le fruit de ses entretiens avec les quelques grands maîtres spirituels qu'il eut l'occasion de rencontrer.
Comment apprend-on à pratiquer ? Un sage répondit à la question :
« On peut étudier les bases un peu partout. Il ne faut pas être pressé. Vous devez être prêt à vouer toute votre vie à la pratique. Pas question de dépenser de l'argent. C'est votre vie que vous devez dépenser. Rares sont ceux qui ont cette volonté. Si vous êtes prêt à apprendre, vous n'aurez pas à chercher de maître. Un maître vous trouvera. (...)
Le Tao n'est pas quelque chose qui peut être mis en mots. Il faut pratiquer avant de comprendre. (...)
Comprendre, c'est quelque chose qui vient naturellement. Différemment pour chacun. L'essentiel, c'est de réduire ses désirs et de calmer son esprit. La pratique prend beaucoup de temps, et il faut rester en bonne santé. Si vous avez de nombreuses pensées et de nombreux désirs, vous ne vivrez pas assez longtemps pour atteindre le but. » (p. 102)
Pendant le règne de Mao Zedong, les moines furent persécutés et chassés. Les autorités firent détruire un grand nombre de temples. Vers la fin des années 1970, le régime assouplit ses positions, la pratique religieuse fut libéralisée. Cette brèche cachait l'intention véritable des autorités, celle de favoriser le pèlerinage et le tourisme religieux.
Le tourisme est un envahissement. Les moines et ermites chinois d'aujourd'hui sont plus ou moins contraints d'accueillir les visiteurs dans leurs monastères et de jouer le rôle d'aubergistes. Pour trouver un peu de quiétude, ils s'enfoncent de plus en plus profondément dans les campagnes ou dans les montagnes en des lieux difficilement accessibles.
L'enseignement devient de plus en plus ardu à transmettre, parce que nous n'apprenons plus à vivre de façon naturelle.
« Lao-Tseu nous demande de cultiver la tranquillité et le détachement. D'être naturels. Être naturel veut dire ne pas forcer les choses. Quand vous agissez naturellement, vous obtenez ce qu'il vous faut. Et pour savoir ce qui est naturel, il faut cultiver la tranquillité. » (p. 84)
« Manifestement, l'époque moderne ne favorise plus la pratique spirituelle. C'est ce que confie un moine :
« Le taoïsme nous enseigne de réduire nos désirs et de mener une vie tranquille. Nous vivons une époque moderne, et il se trouve très peu de gens pour vouloir réduire leurs désirs et cultiver la tranquillité. Nous sommes à l'Âge du désir. De plus, on apprend beaucoup plus lentement de nos jours. Les esprits ont perdu leur simplicité. On est beaucoup trop compliqué. » (p. 74)