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Écrire, c’est écouter

« Je n’écris pas, c’est plutôt qu’il y a quelque chose en moi que je laisse écrire. Pour moi écrire, c’est écouter. J’écoute des voix silencieuses. Je ne vois rien quand j’écris. J’écoute… Je suis à l’écoute de forces obscures et floues, des forces intérieures, des sons émotionnels, en quelque sorte. (…) Quand j’écris, je n’intellectualise rien, je n’imagine rien... Bien sûr, des images m’apparaissent parfois mais je suis surtout à l’écoute des forces qui me dépassent et m’amènent à écrire. Le plus important est d’écouter. Écouter plutôt que regarder. Comprendre – tâcher de le faire – plutôt que d’expliquer. » – Jon Fosse, Écrire, c’est écouter : Entretiens avec Gabriel Dufay , L’Arche, 2023, p. 29 et 31

La nature vide des pensées

« Ce qu'on appelle d'ordinaire l'esprit, c'est l'esprit égaré, un tourbillon de pensées attisées par le désir, la colère et l'ignorance. Cet esprit-là, au contraire de la conscience éveillée, se méprend sans cesse. (...)

Une fois reconnue la nature intrinsèque de l'esprit, ces pensées qui semblent paraître et disparaître sans cesse ne sont plus capables de nous leurrer. Comme les nuages qui se forment, demeurent un instant et se fondent à nouveau dans le vide du ciel, elles surgissent, persistent un instant et replongent dans le vide de l'esprit. En réalité, il ne s'est rien passé. (...)

Si vous reconnaissez la nature vide des pensées au moment où elles surgissent, ces pensées s'évanouiront. Le désir et la haine ne pourront jamais perturber votre esprit. Les émotions suscitées par la méprise s'effondreront d'elles-mêmes. Vous ne commettrez plus aucun acte négatif, et par conséquent aucune souffrance ne s'ensuivra. »

– Khyentsé Rinpoché, extrait tiré du livre L'esprit du Tibet : La vie et le monde de Dilgo Khyentsé, maître spirituel, Photographies et narration de Matthieu Ricard, Paris : Seuil, 1996, p. 52