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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Pluie brumeuse sur le mont Lou

« Pluie brumeuse sur le mont Lou, inondations en Tcheu-kiang,
Ne pas y être allé – mille fois regretté.
(Hâte-toi) avant qu’elles disparaissent !
Puis, le but atteint, rentre pour toujours :
D’autres actions seraient vaines alors.
Pluie brumeuse sur le mont Lou, inondations en Tcheu-kiang. »

Commentaire de Daisetz Teitaro Suzuki : « L’ultime point de vue du Zen est que nous avons été égarés par l’ignorance, qui nous a fait voir une scission en nous, alors que depuis le début il n’était nullement besoin d’une lutte entre le fini et l’infini, et que la paix recherchée avec une telle ardeur était là de tout temps.  »

– Poème de Sou Toung-p’o (en japonais Sotoba), extrait du livre de Daisetz Teitaro Suzuki, Essais sur le bouddhisme zen, séries I, II et III, traduits sous la direction de Jean Herbert, Paris : Albin Michel, 1972, p. 25