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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de fébrilité, teintée d’une certaine tristesse, mais aussi d’une joie intérieure — car je les sentais si présents en moi, bienveillants — et d’une profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ...

La vie est indéfinissable

« La vie, même vue sous l’angle de la monotonie des besognes quotidiennes, est essentiellement insaisissable et indéfinissable. Variant d’une seconde à l’autre, elle ne peut être immobilisée, et nous ne pouvons ni l’analyser ni la définir. Réfléchir à la vitesse du temps ou du cours des événements équivaut à nous engager dans un tourbillon, car elle est incalculable. Plus nous nous efforçons de retenir le moment présent ou une sensation agréable, d’en trouver une définition susceptible de nous satisfaire pour toujours, plus l’objet de notre convoitise devient intangible. On dit que la définition est un assassinat. En effet, si le vent s’arrêtait de souffler, même une seule seconde, pour nous permettre de le saisir, il cesserait d’être vent. Le même principe est applicable à la vie. »

– Alan Watts, L’esprit du Zen, Éditions Dangles, 1976, p. 52