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Sur les chemins de Sylvain Tesson

Pour qui souhaite découvrir l’écrivain Sylvain Tesson, je recommande Dans les forêts de Sibérie pour la solitude et la poésie du quotidien. C’est le livre que j’ai le plus aimé. J’ai aussi apprécié La Panthère des neiges , pour la contemplation et la beauté du monde sauvage. Si le Tibet vous attire et que vous aimez le travail de Vincent Munier, ce photographe qu’il accompagne, vous serez servi. À ne pas négliger : Sur les chemins noirs , un périple entrepris après un terrible accident, une réappropriation du territoire inexploité — ces fameux chemins noirs qui apparaissent sur les cartes, zones encore sauvages, que l’Homme n’a pas envahies. Il a eu beaucoup de courage pour se lancer dans cette traversée, parfois seul, parfois accompagné, sachant qu’il pouvait à tout instant faire une crise d’épilepsie. Son vocabulaire est riche, son écriture dense et poétique, et j’aime le regard qu’il jette sur le monde. Je ne dirais pas qu’il est désabusé, mais il se tient à l’écart. Et toujours, e...

Borduas et le Refus global

Dans le film documentaire de Jacques Godbout, Paul-Émile Borduas (1909-1960) (1962, 21 min.), nous parcourons les grands moments de la vie artistique.

Borduas rassembla autour de lui en 1942 quelques artistes dissidents de Montréal. Ils formèrent le mouvement automatiste québécois. Ce groupe fut signataire du manifeste, Refus global, publié en 1948.

Le site de l’Office national du film (ONF) permet également de visionner le film de Manon Barbeau (la fille du peintre Marcel Barbeau), Les enfants du Refus global (1998, 74 min 47 s).

Ce film révèle que Borduas abandonna sa famille. Marcel Barbeau fit de même. Cet abandon familial, était-ce aussi cela, le Refus global ? Telle est la question que pose Manon Barbeau. L'explication semblerait résider dans l'ultraconservatisme du Québec de l’après-guerre. Le champ de l’expression artistique était alors réduit à sa plus simple expression. Les artistes étouffaient littéralement. Ce Québec sclérosant des années 1940 portait en lui les germes de son éclatement, de ce risque total à prendre, celui de réinventer le monde et de le constituer sous des bases plus créatrices et libératrices. Le Refus global, c’était principalement la quête de la liberté et le souci de sortir le Québec et sa population de l'obscurantisme.

Jean Paul Riopelle fut l’un des plus brillants représentants de l’automatisme québécois. Il vécut une vie artistique riche et prolifique à Paris dans les années 1950 et 1960. Manon Barbeau, la réalisatrice, l'a rencontré dans son dernier refuge au Québec, sur l’Isle-aux-Grues, près de Montmagny. Ce film montre un homme en fin de vie visiblement aigri et désabusé.