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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Makyo (fantaisies, sentiments illusoires, peurs)

« Comment affronter les vents hurlants, les orages qui se déchaînent, les chutes de neige aveuglantes (makyo) ? »

« L'un des makyo les plus communs – et peut-être le plus traître – est la peur. »

« Il y a des peurs spécifiques : la peur de manquer de sommeil ou de nourriture... Et il y a des peurs sans nom, la vague anxiété qui vient vous hanter... Il est essentiel de les considérer bravement pour ce qu'elles sont – irréelles. C'est vrai, elles sont assez réelles dans la mesure où elles sont effrayantes, mais elles n'ont aucune substance, aucune demeure stable. »

« Confrontés à des makyo, quels qu'ils soient, il est crucial de ne pas se laisser impliquer par eux. »

« Makyo est la magie de l'ego, et, sans public, le rusé sorcier prendra son sac d'attrapes et s'en ira. Ou bien ils sont comme les hôtes non invités – s'ils ne mobilisent pas l'attention, ils partent vite. Occupez-vous d'eux, en revanche, et ils s'attarderont. »

– Philip Kapleau, Questions zen, Paris : Éditions du Seuil, 1992, p. 142-143