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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Lieu de repos où se ressourcer

« Quand j'avais seize ou dix-sept ans, j'aimais bien jouer des chorals de Bach au piano. Un de mes préférés s'appelait « Je me repose entre tes bras », et le texte disait notamment : « Ceux qui me voudraient du mal ne sauraient me trouver ici. » Bien qu'appartenant à une tradition chrétienne souvent dualiste, ce choral parle en fait d'être présent et vigilant. Il existe un lieu de repos dans l'existence, un endroit où il faut savoir se ressourcer si l'on veut bien vivre. Ce havre de paix ... n'est autre qu'ici et maintenant : voir, entendre, toucher, sentir, goûter la vie telle quelle. À cette liste on peut même ajouter « penser », si on prend la chose au sens de fonction mentale (pensée fonctionnelle) et non de pensée égocentrique, fondée sur la peur et l'attachement. « Penser » au sens fonctionnel inclut la réflexion abstraite, la pensée créatrice et l'organisation du quotidien. Mais on y ajoute trop souvent la pensée non fonctionnelle, conditionnée par l'ego, celle qui nous crée des ennuis... »

– Charlotte Joko-Beck, Vivre zen, Pocket, 1996, p. 218-219