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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Philosopher à coups de marteau

« Philosopher à coups de marteau, c’était, pour Nietzsche, détruire ou « déconstruire » les fausses « idoles » – morale, religion… mais aussi philosophie, langage ou science ! Toutefois, ce n’était pas que cela. Le marteau en question renvoyait aussi à l’usage que les médecins de l’époque en faisaient : en tapotant à l’aide de leurs petits marteaux les ventres ballonnés des patients, ils entendaient résonner ce qu’ils avaient dans les tripes. Le marteau nietzschéen désigne donc, métaphoriquement, le fait de chercher dans des instincts, au fond du ventre, l’origine de croyances, de valeurs ou d’idées dont les hommes – ces « idéalistes » – aiment à croire qu’elles n’entretiennent aucun rapport avec ces instincts : chercher l’origine de la volonté de connaissance scientifique dans l’instinct de peur, ou celle de la morale chrétienne altruiste dans une constitution « intestinale » faible. »

– Charles Pépin, courrier des lecteurs, Philosophie Magazine, mensuel numéro 39, mai 2010, p. 6