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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Vie fantasmatique (Joyce McDougall)

« L'être humain crée toujours quelque chose : une névrose, une perversion, une psychose, une œuvre d'art, une production intellectuelle...

« L'homme "normal", lui, ne crée rien, sinon une "carapace" qui le protège de tout éveil à ses conflits névrotiques et psychotiques. Il respecte les idées reçues comme il respecte les règles de la société; et il ne les transgresse jamais, même en imagination. La saveur de la madeleine ne déclenche rien chez lui, et il ne perdra pas son temps à la recherche du temps perdu. Mais il a quand même perdu quelque chose : cette normalité est une carence qui frappe surtout sa vie fantasmatique. »
Joyce McDougall (« Plaidoyer pour une certaine anormalité », Revue française de psychanalyse, t. XXXVI, mai 1972)