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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Marguerite Yourcenar: Petite enfance

Marguerite Yourcenar est née le 8 juin 1903 à Bruxelles.

Sa mère, Fernande de Cartier de Marchienne (née en Belgique), meurt quelques jours après sa naissance, d’une fièvre puerpérale.

Peu de temps après, son père, Michel de Crayencour (« Yourcenar » est une anagramme composée à partir de la transposition des lettres de son nom de famille) ramène l’enfant dans la propriété familiale du Mont-Noir (au nord de la France).

« C’est là qu’elle va passer sa petite enfance, mis à part des séjours hivernaux dans le Midi de la France ou chez une sœur de sa mère, une infirme habitant Bruxelles, Jeanne de Cartier de Marchienne. Elle apprend à connaître sa grand-mère Noémie, une sorte de dragon domestique ; elle découvre peu à peu les généalogies familiales, où, comme partout et peut-être davantage compte tenu du milieu social, se lit l’instabilité des fortunes et des sentiments. »

– Georges Jacquemin, Marguerite Yourcenar, Lyon : La Manufacture, 1985 (coll. « Qui suis-je? »), p. 50-51