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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

« Un vide insondable et rien de sacré » (Bodhidharma)

« Quelle est la plus haute vérité des saints enseignements ? » Bodhidharma répondit : « Un vide insondable et rien de sacré. »

« De quel vide parle Bodhidharma ? Ce n'est pas un grand trou noir dans l'Univers avec une pancarte bouddhique indiquant : « Le vide. Pas sacré. Entrée autorisée. » Ce n'est pas non plus un vide abstrait opposé à une plénitude concrète. Quel peut être ce vide, sinon le substrat d'où émergent tous les phénomènes et auquel ils retournent inévitablement ? Selon le sutra de la Grande Sagesse : « La forme est seulement le vide, et le vide, seulement la forme. »

« En même temps que l'aspect absolu de notre vie, il faut en reconnaître l'aspect relatif. Et, inversement, la conscience des différences doit en même temps être équilibrée par la dimension absolue. »

« Sacré », « profane » : ne sont-ce pas des distinctions arbitraires qui tendent à séparer le sujet de la chose nommée ? La véritable sainteté – la complétude – est vide, rien, non-soi, une condition dans laquelle on n'est plus séparé de rien. »

« Lorsque l'esprit est libéré de notions telles que sacré et profane, vide et plénitude, soi et les autres, la vérité se révèle; telle est la clef de la compréhension de l'esprit d'autrui. Et telle était la condition de l'esprit de Bodhidharma. »

– Philip Kapleau, Questions zen, Paris : Éditions du Seuil, 1992, p. 155, 159 et 161