Passer au contenu principal

En vedette

Sur les chemins de Sylvain Tesson

Pour qui souhaite découvrir l’écrivain Sylvain Tesson, je recommande Dans les forêts de Sibérie pour la solitude et la poésie du quotidien. C’est le livre que j’ai le plus aimé. J’ai aussi apprécié La Panthère des neiges , pour la contemplation et la beauté du monde sauvage. Si le Tibet vous attire et que vous aimez le travail de Vincent Munier, ce photographe qu’il accompagne, vous serez servi. À ne pas négliger : Sur les chemins noirs , un périple entrepris après un terrible accident, une réappropriation du territoire inexploité — ces fameux chemins noirs qui apparaissent sur les cartes, zones encore sauvages, que l’Homme n’a pas envahies. Il a eu beaucoup de courage pour se lancer dans cette traversée, parfois seul, parfois accompagné, sachant qu’il pouvait à tout instant faire une crise d’épilepsie. Son vocabulaire est riche, son écriture dense et poétique, et j’aime le regard qu’il jette sur le monde. Je ne dirais pas qu’il est désabusé, mais il se tient à l’écart. Et toujours, e...

Il est une solitude qui n'est pas isolement

« La plupart des gens ressentent ce sentiment de solitude, cette impression d'isolement et la peur que cela implique, mais ils tentent de l'apaiser ou de s'en évader, de se perdre dans une quelconque forme d'activité, religieuse ou non. L'activité à laquelle ils s'adonnent est leur forme de fuite, ils peuvent s'y perdre et c'est pour cela qu'ils la justifient et la défendent si agressivement. »

Est-il dangereux de fuir ?

« N'en est-il pas ainsi ? Une blessure profonde doit être examinée, soignée et guérie. Il ne sert à rien de la recouvrir ou de refuser de la regarder. »

« Pour examiner quelque chose, vous ne devez pas avoir peur de ce que vous allez regarder, n'est-ce pas ? Car si vous avez peur, vous ne regardez pas, vous détournez la tête. »

Le processus d'isolement

« Dans la vie de chaque jour, chacun ne se préoccupe que de son intérêt personnel, même si c'est au nom de la patrie, de la paix ou de Dieu et c'est ainsi que se perpétue le processus d'isolement. »

« La pensée, qui s'est accordée la prééminence, en s'isolant en tant que « moi », en est finalement venue à comprendre qu'elle s'était rendue prisonnière d'une prison faite par elle. »

L'attirail des mots

« Vous ne devez pas permettre à des mots de ce genre (« solitude », « isolement », « peur », « être coupé de ») de s'immiscer dans votre étude des sentiments qu'ils ont fini par représenter. »

« Ce n'est pas la chose en soi, ou le sentiment en question, qui fait peur, mais bien plutôt ce que vous pensiez de cette chose. C'est l'esprit, la pensée qui lient la peur à l'impression. »

Il est une solitude qui n'est pas isolement

« Cet état de solitude n'est pas de l'ordre du souvenir ou de la récognition. Il n'a pas été touché par l'esprit, le mot, la société, la tradition. C'est un état de pure bénédiction. »

– Krishnamurti, Commentaires sur la vie : Qui êtes-vous ?, Intégrale, « La solitude au-delà de l'isolement », J'ai lu, 2015, chapitre 182, p. 1028-1031