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Sur les chemins de Sylvain Tesson

Pour qui souhaite découvrir l’écrivain Sylvain Tesson, je recommande Dans les forêts de Sibérie pour la solitude et la poésie du quotidien. C’est le livre que j’ai le plus aimé. J’ai aussi apprécié La Panthère des neiges , pour la contemplation et la beauté du monde sauvage. Si le Tibet vous attire et que vous aimez le travail de Vincent Munier, ce photographe qu’il accompagne, vous serez servi. À ne pas négliger : Sur les chemins noirs , un périple entrepris après un terrible accident, une réappropriation du territoire inexploité — ces fameux chemins noirs qui apparaissent sur les cartes, zones encore sauvages, que l’Homme n’a pas envahies. Il a eu beaucoup de courage pour se lancer dans cette traversée, parfois seul, parfois accompagné, sachant qu’il pouvait à tout instant faire une crise d’épilepsie. Son vocabulaire est riche, son écriture dense et poétique, et j’aime le regard qu’il jette sur le monde. Je ne dirais pas qu’il est désabusé, mais il se tient à l’écart. Et toujours, e...

Vivre est naître à chaque instant

« La naissance n'est pas un acte. C'est un processus. Le but de la vie est de naître d'une manière plénière et son drame est que la plupart d'entre nous meurent avant même d'être nés. Vivre est naître à chaque instant. La mort survient quand la naissance s'arrête. Physiologiquement, notre système cellulaire est un processus de naissance ininterrompue. Psychologiquement, beaucoup d'entre nous, arrivés à un certain point, cessent de naître. Certains sont totalement mort-nés, ils poursuivent une vie physiologique alors que mentalement leur désir serait le retour au sein de la mère, à la terre, aux ténèbres, à la mort. (...) Bien d'autres encore progressent sur le chemin de la vie, mais sans parvenir à trancher le cordon ombilical. Ils demeurent symbiotiquement reliés à la mère, au père, à la famille, à la race, à la position, à l'argent, aux dieux, etc. Jamais ils ne viennent au jour en tant que pleinement eux-mêmes, aussi ne parviennent-ils jamais à naître pleinement.

La réponse au problème de l'existence que représente une tentative de régression peut assumer diverses formes. Mais elles ont toutes en commun le fait qu'elles aboutissent à l'échec et la souffrance. »

– Erich Fromm, "Psychanalyse et Bouddhisme Zen", dans D.T. Suzuki, E. Fromm et R. DeMartino, Bouddhisme Zen et psychanalyse, Paris : PUF, 1971 (coll. Quadrige), p. 98-99