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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

La clarté naturelle
(exercice de méditation)

« L'esprit est sans cesse en mouvement, il engendre continuellement des pensées comme l'océan produit des vagues, et on ne peut pas plus arrêter les pensées que les vagues de l'océan. Laisser l'esprit reposer dans son état naturel n'a rien à voir avec le fait de mettre un terme aux pensées. La méditation bouddhiste n'a absolument pas pour but de rendre l'esprit vide, car il est impossible de méditer sans pensées. (...)

Par ailleurs, vous constatez peut-être que, dès que vous observez une pensée, celle-ci s'évanouit comme un poisson qui plonge soudainement dans les eaux profondes. C'est une bonne chose. Tant que vous maintenez un état d'attention ou de conscience nue, même si les pensées vous échappent, vous faites l'expérience de la clarté spontanée et de la vacuité de votre esprit dans son état naturel. Le véritable but de la méditation est de demeurer dans la conscience nue, quoi qu'il se passe ou ne se passe pas dans l'esprit. Peu importe ce qui émerge en vous, restez simplement ouvert et présent à ce phénomène, et laissez-le disparaître de lui-même. Si rien ne se produit, ou si les pensées s'évanouissent avant que vous ne les ayez remarquées, demeurez simplement dans cette clarté naturelle. »

– Yongey Mingyour Rinpotché, en coll. avec Eric Swanson, Bonheur de la méditation, trad. de l'anglais (États-Unis) par Christian Bruyat, Paris: Fayard, 2007, p. 167-168