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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Une mer sans havre

« J'ai cessé de croire qu'on choisit, qu'on dirige et qu'on mène sa vie d'après les plans qu'on fait. Les êtres sont des épaves qui voguent au gré des vagues sur une mer sans havre. S'agiter et prévoir, désirer et vouloir sont des actes de fous. Les sages voguent et dérivent selon le vent qu'il fait et s'amusent de noter les montées sur les crêtes dansantes et les descentes dans l'abîme glauque des flots. Tout cela est fantaisie, ombres écloses en rêve, mirage... »

– Alexandra David-Néel, Journal de voyage (t. 1) : Lettres à son mari, Paris : Librairie Plon, 1975, p. 347