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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Vision généalogique de la réalité (décomposition des événements)

« Cherchez toujours comment les choses se sont produites, leur émergence : suivez vos sentiments à la trace, repérez leurs flux et leurs intensités, mais aussi ceux des « autres » que vous croisez dans la vie.

C'est aussi la leçon qu'avait enseignée le Bouddha : il ne suffit pas de se dire que le réel est simple et qu'il suffit de le vivre. Pour arriver à cette fin, il faut sans cesse pister les menées du Moi et du désir de figement de l'être, les débusquer inlassablement, en reconstituant la généalogie de tout vécu. Tel était le pratityasamutpada, deuxième pilier complétant l'attention et invitant à décomposer sans cesse, de manière généalogique et critique, tout ce qu'on vit. »

– Christian Miquel, La quête de l'exil (Pratique de l'exil), Paris : L'Harmattan, 1996, p. 33