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Écrire, c’est écouter

« Je n’écris pas, c’est plutôt qu’il y a quelque chose en moi que je laisse écrire. Pour moi écrire, c’est écouter. J’écoute des voix silencieuses. Je ne vois rien quand j’écris. J’écoute… Je suis à l’écoute de forces obscures et floues, des forces intérieures, des sons émotionnels, en quelque sorte. (…) Quand j’écris, je n’intellectualise rien, je n’imagine rien... Bien sûr, des images m’apparaissent parfois mais je suis surtout à l’écoute des forces qui me dépassent et m’amènent à écrire. Le plus important est d’écouter. Écouter plutôt que regarder. Comprendre – tâcher de le faire – plutôt que d’expliquer. » – Jon Fosse, Écrire, c’est écouter : Entretiens avec Gabriel Dufay , L’Arche, 2023, p. 29 et 31

Le mouvement de la vie quotidienne dans le sommeil

« Le mouvement de la vie quotidienne se poursuit dans le sommeil parce que ce mouvement est empreint de contradiction, de désordre, de discorde. Et pendant le sommeil, par des rêves ou par d'autres moyens, le cerveau s'efforce de mettre de l'ordre dans son propre chaos. Mais si vous maintenez l'ordre pendant la journée, point n'est besoin de le faire pendant le sommeil. Alors le cerveau est reposé, dispos, tranquille, calme.

Mett[ez] fin au problème au moment où il surgit, sans le reporter au lendemain ou même à la minute suivante - mettez-y fin ! Quelqu'un vous a trompé, a dit de vous des méchancetés. Regardez la chose en face, mais n'en prenez pas la charge, ne la portez pas comme un fardeau. Mettez-y fin au moment même où les paroles sont prononcées et non plus tard.

Le désordre est un état de névrose et finit dans le déséquilibre psychique. L'ordre exige que chaque problème soit liquidé dès l'instant où il prend naissance, et par conséquent le mouvement de la journée prend fin avant la nuit. »

– Krishnamurti, L'impossible question, Éditions Delachaux et Niestlé, 1970, p. 214-216 (extraits)