L'être-temps selon Dogen

« L'être-temps signifie que le temps se confond avec l'être. Toute chose existante est du temps. »

« L'homme s'identifie avec le monde, c'est-à-dire avec le temps. Il faut admettre qu'il y a dans ce monde des millions d'objets et que chacun est le monde tout entier – voilà où débute l'étude du bouddhisme. Lorsqu'on en arrive à comprendre cela, on se rend compte que tout objet, toute chose vivante représentent la totalité, même s'ils n'en ont pas conscience. Comme il n'y a pas d'autre temps que celui-là, chaque être-temps représente la totalité du temps : un brin d'herbe, n'importe quel objet est du temps. Chaque point du temps inclut tous les êtres et le monde entier. »

« Le temps et moi sommes inséparables. »

« Lorsqu'on ne pense pas au temps comme à une chose qui vient et qui va, ce moment est pour moi le temps absolu. »

« Ne considérez pas le temps simplement comme une chose qui passe; ne pensez pas que sa seule fonction soit de passer. Pour que le temps passe, il faudrait qu'il y eût une séparation (entre lui et les choses). En croyant que le temps passe, vous n'apprenez pas la vérité de l'être-temps. »

« En un mot, chaque être dans le monde tout entier est un temps particulier dans un continuum unique. »

– Dogen, Shobogenzo, deuxième chapitre, intitulé « L'Être et le Temps », extraits puisés dans le livre de Philip Kapleau, Les trois piliers du zen (textes rassemblés et présentés par P. Kapleau), Paris: Éditions Almora, 2016, p. 353-356