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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Vieillesse n'est pas sagesse

« Devenir sage n'est pas vieillir. Vieillesse n'est pas sagesse. C'est couler qu'il faut, laisser couler le temps au plus profond de soi, couler dans la lumière de chaque instant qui nous est donné. Rester jeune comme la pierre. Rester jeune comme l'arbre qui, plein de racines, pousse, se défeuille, se renfeuille, fleurit et donne ses fruits au meilleur de la saison. Construire, chanter et passer comme l'oiseau, cela est rester jeune. Et se laisser couler vers le grand fleuve, puis avec lui couler : voilà le contraire de vieillir. Les fleuves ne vieillissent pas. »

– Pierre Morency, La Vie entière : Histoires naturelles du Nouveau Monde, illustrations de Pierre Lussier, Montréal : Éditions du Boréal, 1996, p. 136