Étudier un koan
« Le koan est une phrase énigmatique que le Rochi donne à son disciple comme sujet de méditation. Il est possible que celui-ci passe des heures et des jours à s'efforcer d'analyser cette phrase ou à l'interpréter de manière symbolique; mais chaque fois qu'il revient voir le maître, celui-ci le renvoie pour qu'il continue à chercher la « réponse ». Peu à peu, il commence à comprendre que la nature de son koan est telle que celui-ci ne peut être ni analysé ni interprété intellectuellement. En un certain sens, il a une « solution », mais celle-ci n'est pas une « réponse ». C'est en réalité une solution qui ne peut être connue qu'en étant vécue.
La véritable méditation koan est celle où le disciple en vient à tellement s'identifier avec le koan qu'il expérimente son moi tout entier comme étant une énigme sans réponse. Ce peut être pour lui une expérience tout à fait décourageante; mais s'il poursuit son effort, il peut arriver qu'un jour, tout à coup, il s'accepte précisément comme il est, comme une énigme sans réponse qui soit communicable à d'autres de manière objective. S'il est apte à recevoir l'illumination, il goûtera alors le bonheur de saisir que son expérience personnelle incommunicable du fond de son être et son acceptation sans réserve de son propre néant, loin d'être un problème, sont la source et le centre d'une joie inexprimable.
(...)
Étudier un koan, c'est apprendre à ne pas se laisser arrêter par lui, à ne pas hésiter en face d'une difficulté purement illusoire, à savoir comment continuer sans se livrer à des imaginations et des discussions sans fin, à ne pas faire de projets pour « être efficace » ou « obtenir des résultats ». »
– Thomas Merton, Mystique et Zen, suivi de Journal d'Asie, traduit de l'anglais par C. Tunmer et Jean-Pierre Denis, Paris : Albin Michel, c1961, 1995, p. 123-124, 148
La véritable méditation koan est celle où le disciple en vient à tellement s'identifier avec le koan qu'il expérimente son moi tout entier comme étant une énigme sans réponse. Ce peut être pour lui une expérience tout à fait décourageante; mais s'il poursuit son effort, il peut arriver qu'un jour, tout à coup, il s'accepte précisément comme il est, comme une énigme sans réponse qui soit communicable à d'autres de manière objective. S'il est apte à recevoir l'illumination, il goûtera alors le bonheur de saisir que son expérience personnelle incommunicable du fond de son être et son acceptation sans réserve de son propre néant, loin d'être un problème, sont la source et le centre d'une joie inexprimable.
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Étudier un koan, c'est apprendre à ne pas se laisser arrêter par lui, à ne pas hésiter en face d'une difficulté purement illusoire, à savoir comment continuer sans se livrer à des imaginations et des discussions sans fin, à ne pas faire de projets pour « être efficace » ou « obtenir des résultats ». »
– Thomas Merton, Mystique et Zen, suivi de Journal d'Asie, traduit de l'anglais par C. Tunmer et Jean-Pierre Denis, Paris : Albin Michel, c1961, 1995, p. 123-124, 148