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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

L'amour inconditionnel de la vie

« La plupart des gens, à mon avis, ont une façon aussi peu réaliste que possible d'aborder le problème du bonheur, parce que, invariablement, ils posent la condition de la fatale conjonction de subordination « si ». On les entend répéter : « Je serais heureux, si j'étais riche, ou si j'étais aimé de cette jeune fille, ou si j'avais du talent » – ou encore, le plus souvent : « Si j'avais une bonne santé. » Ils ont beau le plus souvent atteindre leur but, ils ne tardent pas à s'inventer d'autres « si ».

(...)

La vie peut nous priver de liberté, de santé, de fortune, d'amis, de famille, de succès. Elle ne peut nous ôter ni la pensée ni l'imagination, et il reste toujours l'amour, la musique, l'art, les fleurs et les livres. Sans compter l'intérêt passionné pour toutes choses.

(...)

Le malheur est que la nature humaine a tendance à s'habituer aux miracles, à tel point que nous finissons par avoir une manière complètement faussée de considérer tout comme allant de soi. »

– Arthur Rubinstein, citation puisée dans sa biographie, Les jours de ma jeunesse, traduit de l'américain par Georges Belmont et Hortense Chabrier, Paris : Laffont, 1973, p. 484 et 596