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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

La faculté de discerner le vrai du faux

« Chez la plupart des gens, la faculté de discerner le vrai du faux est une vertu rare; à un sourire, à une gentillesse, on répond aussitôt, sans être capable de discerner l’authentique amabilité de l’hypocrisie. Comment comprendre, par-delà les paroles, le fond de la pensée qui se dissimule? Comment pénétrer l’authentique visage qui se masque d’un sourire? Ce manque de discernement est une faiblesse par rapport à soi-même; on préfère chercher le contentement et se satisfaire de superficialité plutôt que de pénétrer plus loin dans l’authenticité, dont la révélation n’est pas toujours pour conforter l’ego.

Pour apercevoir la vraie réalité, il ne faut pas avoir la faiblesse de choisir entre le plaisir et le déplaisir; il faut être hishiryo, sans notion d’agrément ou de désagrément. »

– Taisen Deshimaru, maître zen, extrait du livre Le trésor du zen, textes de Maître Dogen (XIIIe siècle), traduits et commentés par Taisen Deshimaru et présentés par Evelyn de Smedt, Paris : Albin Michel, 2003, p. 171