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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Disponibilité et courage de laisser faire

« ... opposer à l’ethos activiste de l’autoaffirmation le modèle d’un individu autosuffisant, capable de réduire ses exigences à un strict minimum "naturel", de ne rien souhaiter d’autre que ce dont il dispose déjà, de s’imposer une discipline suffisamment radicale pour éviter tous les pièges du désir non satisfait et suffisamment spontanée pour n’engendrer aucune frustration, d’entretenir une relation non violente, dépourvue de toute espèce d’agressivité avec la réalité, de remplacer la frénésie de l’intervention active par la disponibilité et le courage de laisser faire, ... »

– Philosophe allemand Peter Sloterdijk, cité par Jacques Bouveresse, Rationalité et cynisme, éd. de Minuit, 1985.