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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Petite chronique de la vie de Jean-Sébastien Bach

Savoureuse petite chronique de la vie du grand compositeur Jean-Sébastien Bach écrite par sa seconde épouse, Anna Magdalena, alors abandonnée et vivant dans la pauvreté après la mort du compositeur; les jours glorieux de ce dernier ayant bien vite été oubliés, on ne parlait surtout que de ses deux fils aînés, Friedemann et Emmanuel.

Ses paroles, ses gestes, sa vie, sa musique, tout y est relaté généreusement (et amoureusement) par Magdalena. Elle nous fait comprendre que la vie familiale, la vie de travail journalier à l'église et à l'école (et ses tribulations) et la vie musicale s'imbriquaient harmonieusement dans la vie du grand compositeur.

Un homme calme et grave, "quelque chose d'un rocher" (p. 18), parfois "un peu obstiné, si ce n'est têtu", qui parlait peu et ne se livrait qu'à ses intimes". (p. 19) "Sa femme, ses enfants, son foyer, c'était tout ce qu'il chérissait." (p. 25). Il voyageait fort peu. Et, toute sa vie, il a travaillé sans relâche.

Magdalena parle du processus (et de la douleur) de la création chez Jean-Sébastien Bach, de sa méthode de composition, du sentiment de la mort qui inspira sa musique la plus élevée, de même que de ses oeuvres, et aussi de sa manière d'enseigner.

Jean-Sébastien Bach était un homme très religieux qui s'intéressait particulièrement aux écrits théologiques; la musique sacrée formant d'ailleurs la plus grande partie de son oeuvre (p. 203). Il aimait à citer le mot de Luther : « La musique est la meilleure consolation, elle rafraîchit le coeur et le calme. » (p. 230)

La petite chronique d'Anna Magdalena Bach, Éditions Buchet/Chastel, 1978