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Sur les chemins de Sylvain Tesson

Pour qui souhaite découvrir l’écrivain Sylvain Tesson, je recommande Dans les forêts de Sibérie pour la solitude et la poésie du quotidien. C’est le livre que j’ai le plus aimé. J’ai aussi apprécié La Panthère des neiges , pour la contemplation et la beauté du monde sauvage. Si le Tibet vous attire et que vous aimez le travail de Vincent Munier, ce photographe qu’il accompagne, vous serez servi. À ne pas négliger : Sur les chemins noirs , un périple entrepris après un terrible accident, une réappropriation du territoire inexploité — ces fameux chemins noirs qui apparaissent sur les cartes, zones encore sauvages, que l’Homme n’a pas envahies. Il a eu beaucoup de courage pour se lancer dans cette traversée, parfois seul, parfois accompagné, sachant qu’il pouvait à tout instant faire une crise d’épilepsie. Son vocabulaire est riche, son écriture dense et poétique, et j’aime le regard qu’il jette sur le monde. Je ne dirais pas qu’il est désabusé, mais il se tient à l’écart. Et toujours, e...

Le moment de la créativité

« Je partageais à l'époque les idées d'un très bon professeur du nom de Krishnamurti, né en Inde en 1895. Je n'en ai pas été particulièrement proche, mais il a donné des conférences dans le monde entier et il est l'auteur d'un grand nombre de livres, dont The First and the Last Freedom. Cet ouvrage publié juste avant sa mort, en 1986, explique que le moment de la créativité est toujours le moment présent. Si l'on était capable de comprendre que la créativité s'ouvre à nous à tout instant, l'expérience de ce phénomène serait un moment de réalisation authentique. Je n'ai jamais très bien compris cette idée, mais j'ai toujours senti qu'elle était d'une grande force. Je crois qu'il parlait de l'expérience spontanée de la vie. Même s'il n'a jamais été mon professeur – j'ai assisté à l'une de ses conférences et j'ai lu quelques-uns de ses livres – j'ai compris qu'il parlait d'un déploiement, d'un épanouissement spontané de vie qui n'était jamais routinier ou répétitif, mais continuellement nouveau, et cette approche trouvait en moi un écho. »

– Philip Glass, Paroles sans musique, Cité de la musique – Philharmonie de Paris (la rue musicale), 2017, p. 355