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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Qu'est-ce qui est blessé ? (image de soi)

« On est blessé psychologiquement par ses parents. Puis blessé à l'école, à l'université par la comparaison, la compétition... Constamment, au cours de notre vie, il y a ce processus de blessure. »

« Le fait d'être blessé est inscrit dans notre conscience, en partie ouvertement et en partie de façon cachée. Mais est-il possible de ne pas du tout être blessé ? Parce que cette blessure a pour conséquence de construire un mur autour de soi et de moins s'impliquer dans nos relations avec les autres pour ne plus être blessé. Dans tout cela, il y a la peur et un isolement progressif. »

« Qu'est-ce qui est blessé ? On dit que c'est « Je » qui est blessé. Qu'est-ce que ce « Je » ? Depuis l'enfance, on s'est forgé une image de soi-même. On a beaucoup, beaucoup d'images; non seulement l'image que les gens nous donnent, mais aussi les images que l'on a fabriquées... Ces images forment le coeur de nous-même; quand nous disons que nous sommes blessés, nous voulons dire que ce sont ces images qui sont blessées. Si l'on a une image de soi et qu'un autre vient nous dire : « Ne fais pas l'imbécile », on est blessé. »

« Est-il possible de n'avoir aucune image de soi ? Pourquoi a-t-on une image de soi ? ... Peut-on vivre sans une seule croyance et sans jamais avoir une image de soi ? C'est la véritable liberté. »

« [Soyez] totalement attentif à ce qui est dit parce que lorsqu'on a une image de soi et qu'on vous traite d'imbécile, on réagit instantanément. Comme la réaction est immédiate, soyez attentif à ce côté instantané de la réaction. C'est-à-dire, écoutez avec beaucoup de clarté cette suggestion que vous êtes un imbécile, écoutez-la très attentivement; quand on l'écoute avec une attention complète, il n'y a pas de réaction. C'est parce que l'on n'est pas profondément attentif que l'image se construit et qu'à partir de là on réagit. »

« Quand on est totalement attentif devant cette affirmation que l'on est un imbécile, elle n'a plus aucun sens. Parce que lorsqu'il y a attention, il n'y a pas un centre qui réagit. »

– Krishnamurti, La flamme de l'attention, Éditions du Rocher, 1987, p. 127-130