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Écrire, c’est écouter

« Je n’écris pas, c’est plutôt qu’il y a quelque chose en moi que je laisse écrire. Pour moi écrire, c’est écouter. J’écoute des voix silencieuses. Je ne vois rien quand j’écris. J’écoute… Je suis à l’écoute de forces obscures et floues, des forces intérieures, des sons émotionnels, en quelque sorte. (…) Quand j’écris, je n’intellectualise rien, je n’imagine rien... Bien sûr, des images m’apparaissent parfois mais je suis surtout à l’écoute des forces qui me dépassent et m’amènent à écrire. Le plus important est d’écouter. Écouter plutôt que regarder. Comprendre – tâcher de le faire – plutôt que d’expliquer. » – Jon Fosse, Écrire, c’est écouter : Entretiens avec Gabriel Dufay , L’Arche, 2023, p. 29 et 31

Le poids des mots

« Bien faire comprendre les mots et laisser leur poids agir. »

« Si on le fait bien, on est surpris, on s'émeut soi-même, on entre dans l'énergie du texte, dans l'énergie des émotions qu'est censé déclencher le texte. On est au service du texte mais le texte finit par nous récompenser par des états. Et pas le contraire ! »

« Interpréter, ce n'est pas uniquement dire de façon naturelle les intentions du texte, mais s'assurer que les mots sont compris, qu'ils sont articulés, que le phrasé, les pauses, les respirations regroupent les mots pour que le sens émerge, que les mots rayonnants rayonnent et que ceux qui n'ont pas à rayonner rayonnent moins. »

« On ne travaille pas à s'émouvoir : on travaille à émouvoir. »

– Robert Lepage, dans Robert Lepage : Entretien et présentation par Ludovic Fouquet, Actes Sud-Papiers, 2018, p. 82