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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Le poids des mots

« Bien faire comprendre les mots et laisser leur poids agir. »

« Si on le fait bien, on est surpris, on s'émeut soi-même, on entre dans l'énergie du texte, dans l'énergie des émotions qu'est censé déclencher le texte. On est au service du texte mais le texte finit par nous récompenser par des états. Et pas le contraire ! »

« Interpréter, ce n'est pas uniquement dire de façon naturelle les intentions du texte, mais s'assurer que les mots sont compris, qu'ils sont articulés, que le phrasé, les pauses, les respirations regroupent les mots pour que le sens émerge, que les mots rayonnants rayonnent et que ceux qui n'ont pas à rayonner rayonnent moins. »

« On ne travaille pas à s'émouvoir : on travaille à émouvoir. »

– Robert Lepage, dans Robert Lepage : Entretien et présentation par Ludovic Fouquet, Actes Sud-Papiers, 2018, p. 82