Portrait de Chopin

« Je tiens la brève pièce intitulée « Chopin » (Schumann, Carnaval, Op. 9, No. 12) pour la meilleure introduction possible du compositeur. Ce n'est nullement, comme on pourrait le croire, un pastiche de son style : le mouvement, trop allant pour un Nocturne, n'a pas l'emportement d'une Ballade; l'ornementation n'est pas ciselée; l'hésitation imperceptible ne se confond pas avec le rubato. Mais c'est un portrait : il existe le Chopin de Schumann comme il existera en 1838 un Chopin de Delacroix, aux traits déjà plus burinés, au regard plus chargé d'inquiétude. »

– Pierre Brunel, Aimer Chopin, Paris : Presses universitaires de France, 1999, p. 13