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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Portrait de Chopin

« Je tiens la brève pièce intitulée « Chopin » (Schumann, Carnaval, Op. 9, No. 12) pour la meilleure introduction possible du compositeur. Ce n'est nullement, comme on pourrait le croire, un pastiche de son style : le mouvement, trop allant pour un Nocturne, n'a pas l'emportement d'une Ballade; l'ornementation n'est pas ciselée; l'hésitation imperceptible ne se confond pas avec le rubato. Mais c'est un portrait : il existe le Chopin de Schumann comme il existera en 1838 un Chopin de Delacroix, aux traits déjà plus burinés, au regard plus chargé d'inquiétude. »

– Pierre Brunel, Aimer Chopin, Paris : Presses universitaires de France, 1999, p. 13