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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Le calme du soir



Montage, photographies et narration :
© 2023, Chartrand Saint-Louis

Musique :
© 2023, improvisation au piano, titre : "Le calme du soir", par Chartrand Saint-Louis, 1:21 min.

Mixage, révision et sonorisation par Albert

Texte lu :

« La vallée était plongée dans l'ombre, et le soleil couchant éclairait la cime des montagnes; on aurait dit qu'elles étaient illuminées de l'intérieur. Au nord de la route, les montagnes étaient nues et arides, dévastées par le feu; au sud, les collines étaient verdoyantes, couvertes de buissons et d'arbres. La route allait, toute droite, séparant les deux versants de la vallée. Les montagnes, ce soir-là, semblaient toutes proches, irréelles, lumineuses et accueillantes. De grands oiseaux tournaient très haut dans le ciel, sans effort. Des écureuils traversaient nonchalamment la route, et l'on entendait le bourdonnement lointain d'un avion. Des deux côtés de la route, il y avait des champs d'orangers bien entretenus. À la fin de cette chaude journée, les sauges embaumaient, et leur lourde senteur se mêlait à l'odeur des foins. Les troncs des orangers étaient noirs et leurs fruits éclatants. Les cailles jetaient leur cri; un hérisson se glissa dans un fourré; un lézard, dérangé par le chien, se faufila dans les hautes herbes. Le calme du soir descendait lentement sur la terre. »

– Krishnamurti, Commentaires sur la vie : Qui êtes-vous ?, Intégrale, « La connaissance », préambule, J'ai lu, 2015, chapitre 12, p. 47