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Sur les chemins de Sylvain Tesson

Pour qui souhaite découvrir l’écrivain Sylvain Tesson, je recommande Dans les forêts de Sibérie pour la solitude et la poésie du quotidien. C’est le livre que j’ai le plus aimé. J’ai aussi apprécié La Panthère des neiges , pour la contemplation et la beauté du monde sauvage. Si le Tibet vous attire et que vous aimez le travail de Vincent Munier, ce photographe qu’il accompagne, vous serez servi. À ne pas négliger : Sur les chemins noirs , un périple entrepris après un terrible accident, une réappropriation du territoire inexploité — ces fameux chemins noirs qui apparaissent sur les cartes, zones encore sauvages, que l’Homme n’a pas envahies. Il a eu beaucoup de courage pour se lancer dans cette traversée, parfois seul, parfois accompagné, sachant qu’il pouvait à tout instant faire une crise d’épilepsie. Son vocabulaire est riche, son écriture dense et poétique, et j’aime le regard qu’il jette sur le monde. Je ne dirais pas qu’il est désabusé, mais il se tient à l’écart. Et toujours, e...

L'équation de plein été (Higashino)

Une disparition ayant toutes les caractéristiques d'un accident renferme des ramifications plus complexes. Cette affaire pourrait ruiner la vie de quelqu'un.

On aime l'approche scientifique du personnage de Yukawa, le physicien au sens aigu de l'observation, et ses manières si habiles (parfois déconcertantes) de faire surgir de l'ombre les faits les plus cachés, les secrets enfouis, et de reconstruire le récit.

On s'attache particulièrement au personnage d'un petit garçon qui noue des liens d'une belle complicité avec le physicien.

Le dénouement est brillant et une belle leçon de vie se dégage du récit.

***

« Le genre humain a besoin de plans détaillés pour comprendre où en est l'univers et progresser dans la bonne direction. Ceux dont nous disposons aujourd'hui sont presque inutilisables parce qu'ils sont loin d'être complets. Voilà pourquoi, même au XXIe siècle, nous continuons à faire des erreurs. S'il y a encore des guerres, si l'environnement continue à être détruit, c'est parce que les plans que nous avons ne sont pas encore complets. » (p. 58)

« L'univers est rempli d'énigmes. Le plaisir d'en élucider une seule soi-même, si petite soit-elle, est sans pareil. » (p. 59)

« Chaque fois que quelqu'un fait quelque chose, il doit faire un choix. » (p. 59)

« Intriguer, cela peut vouloir dire exciter la curiosité intellectuelle. Ne pas faire cas de sa curiosité est criminel. C'est d'abord elle qui nous pousse à apprendre. » (p. 210)

« Si l'on est confronté à une question à laquelle on ne peut pas répondre tout de suite, il faut savoir que la réponse finira par apparaître. Il est toujours utile d'y réfléchir. Mais il ne faut pas se presser. Souvent, on ne pourra trouver la réponse que lorsqu'on aura soi-même grandi. Voilà pourquoi les hommes doivent en permanence apprendre, faire des efforts, s'améliorer. » (p. 364)

Keigo Higashino, L'équation de plein été, Actes Sud, 2014