Passer au contenu principal

En vedette

Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

L'équation de plein été (Higashino)

Une disparition ayant toutes les caractéristiques d'un accident renferme des ramifications plus complexes. Cette affaire pourrait ruiner la vie de quelqu'un.

On aime l'approche scientifique du personnage de Yukawa, le physicien au sens aigu de l'observation, et ses manières si habiles (parfois déconcertantes) de faire surgir de l'ombre les faits les plus cachés, les secrets enfouis, et de reconstruire le récit.

On s'attache particulièrement au personnage d'un petit garçon qui noue des liens d'une belle complicité avec le physicien.

Le dénouement est brillant et une belle leçon de vie se dégage du récit.

***

« Le genre humain a besoin de plans détaillés pour comprendre où en est l'univers et progresser dans la bonne direction. Ceux dont nous disposons aujourd'hui sont presque inutilisables parce qu'ils sont loin d'être complets. Voilà pourquoi, même au XXIe siècle, nous continuons à faire des erreurs. S'il y a encore des guerres, si l'environnement continue à être détruit, c'est parce que les plans que nous avons ne sont pas encore complets. » (p. 58)

« L'univers est rempli d'énigmes. Le plaisir d'en élucider une seule soi-même, si petite soit-elle, est sans pareil. » (p. 59)

« Chaque fois que quelqu'un fait quelque chose, il doit faire un choix. » (p. 59)

« Intriguer, cela peut vouloir dire exciter la curiosité intellectuelle. Ne pas faire cas de sa curiosité est criminel. C'est d'abord elle qui nous pousse à apprendre. » (p. 210)

« Si l'on est confronté à une question à laquelle on ne peut pas répondre tout de suite, il faut savoir que la réponse finira par apparaître. Il est toujours utile d'y réfléchir. Mais il ne faut pas se presser. Souvent, on ne pourra trouver la réponse que lorsqu'on aura soi-même grandi. Voilà pourquoi les hommes doivent en permanence apprendre, faire des efforts, s'améliorer. » (p. 364)

Keigo Higashino, L'équation de plein été, Actes Sud, 2014