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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

« On ne s'entend plus vivre » (Tchaïkovski)

« Les conditions dans lesquelles se trouve le compositeur au travail, et dont dépend tout son état d'esprit, ont une importance extrême. L'artiste doit créer dans le calme. (...) L'essentiel est de pouvoir se dépouiller momentanément des ennuis de la vie quotidienne et de s'isoler en tant que créateur. (...) On oublie tout, et le temps fuit sans qu'on s'en aperçoive. Cela tient du somnambulisme : « On ne s'entend plus vivre ». »

– Tchaïkovski, dans Michel R. Hofmann, Tchaïkovski, Paris : Éditions du Seuil, 1959, p. 170 (extrait d'une lettre à madame von Meck, Kamenka, 6 juillet 1878)