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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

« Peut-on couvrir la terre de cuir afin de l'adoucir ? »

« Peut-on couvrir la terre de cuir afin de l'adoucir ? Non. Alors que faire ? Couvrir ses pieds de cuir. Oui. Couvrir ses pieds avec du cuir équivaut à recouvrir toute la terre avec du cuir. De la même façon, le nombre de nos ennemis est infini comme l'espace, ainsi la totalité de ces ennemis ne peut pas être combattue, mais s'il est simplement possible de dépasser et de combattre sa propre haine, cela équivaut à dépasser et à combattre tous ces ennemis. Malheureusement, toutes les insatisfactions, tout le mal qu'on voit sur terre, toutes les souffrances et les peurs qui existent, c'est la trop grande importance accordée à soi-même qui en est à l'origine. Que faire ? Que puis-je faire contre ce terrible démon si on ne renonce pas totalement à soi-même ? Pareille douleur ne peut pas être évitée. De la même façon, s'il ne se tient pas à l'écart du feu, un homme ne peut pas éviter d'être brûlé. Il est vain de s'en approcher. Afin de me libérer de la violence et de libérer tous les autres de leur souffrance, permets-moi de faire l'offrande de moi-même, d'aimer les autres, tout en m'aimant moi-même. Si un problème peut être résolu, ce n'est pas la peine d'être malheureux. Si un problème ne peut pas être résolu, être malheureux n'y changera rien. »

La coupe, film de Khyentsé Norbou, 1999, extrait : scène 19 (1:27:15 à 1:29:44)