La nuit venue



« Toutes les choses se repliaient sur elles-mêmes. Les arbres se refermaient en leur être; les oiseaux mettaient la tête sous l'aile après avoir fait tant de tours dans le ciel; la rivière avait perdu son éclat et les eaux ne dansaient plus dans la lumière mais se tenaient immobiles et silencieuses. Les montagnes étaient lointaines, inapprochables et l'homme s'était retiré dans sa maison. La nuit était venue, et il y avait l'immobilité dans l'isolement. Il n'y avait pas de communion; toutes les choses étaient enfermées en elles-mêmes, chacune à part soi. La fleur, le bruit, la conversation, rien n'était exposé, tout était invulnérable. Il y avait un rire, mais il était isolé et lointain; la voix était étouffée et venait de l'intérieur. Seules les étoiles faisaient signe, ouvertes, attirantes; mais elles étaient beaucoup trop loin. »

– Krishnamurti, Commentaires sur la vie : Qui êtes-vous ?, Intégrale, « Pensée et lucidité », préambule, J'ai lu, 2015, chapitre 62, p. 251

Montage, photographies et narration :
© 2022, Chartrand Saint-Louis

Musique :
© 2022, pièce de piano, titre : "La nuit venue", par Albert, 1:22 min.

Mixage, révision et sonorisation par Albert