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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Université Inc.

« Lorsque l’élite parle d’éducation, elle parle en fait d’économie. Elle ne parle jamais de culture, encore moins d’enseignement. Son discours ne fait que ressasser une idée fixe : l’université doit marcher au pas de l’entreprise privée. » (Université inc., p. 14)

Pour alimenter sa réflexion sur l’université et sa mission fondamentale et comprendre les enjeux sous-jacents au mouvement de débrayage des étudiants, il faut lire cet ouvrage au titre éloquent : Université inc., d’Éric Martin et de Maxime Ouellet (Lux Éditeur, 2011).

Cet ouvrage s’attache à déconstruire d’une manière rigoureuse (arguments solides et données empiriques) huit mythes qui perdurent sur la hausse des frais de scolarité et l’économie du savoir, soit :

Mythe 1 : Il faut augmenter les frais de scolarité parce que les universités sont sous-financées;

Mythe 2 : La hausse des droits de scolarité ne réduit pas l’accès à l’université;

Mythe 3 : La hausse des frais de scolarité sera compensée par une augmentation de l’aide financière aux études et indexera ces frais à la valeur qu’ils avaient en 1968;

Mythe 4 : La modulation des frais de scolarité par discipline est plus équitable;

Mythe 5 : Il est juste d’augmenter les frais de scolarité parce qu’en investissant davantage dans leur « capital humain », les étudiants vont obtenir un meilleur salaire une fois sur le marché du travail;

Mythe 6 : Le bas prix des études universitaires diminue la valeur des diplômes;

Mythe 7 : Les dons privés ne menacent pas l’indépendance de l’université;

Mythe 8 : La commercialisation de la recherche universitaire va servir à financer le système universitaire.

Quatre textes sur le prix de l’ignorance bouclent admirablement bien cet ouvrage : « Une mentalité commerciale », par Guy Rocher; « Les jeunes paient le prix et c’est toute notre société qui s’appauvrit », par Lise Payette; « La marchandisation de l’éducation et le faux alibi de la pauvreté de l’État au Québec », par Omar Aktouf; « Droits de scolarité : une véritable ignominie », par Victor-Lévy Beaulieu.

À lire aussi : l'essai intitulé « Je ne suis pas une PME : plaidoyer pour une université publique » de Normand Baillargeon, professeur à la faculté des sciences de l'éducation de l'Université du Québec à Montréal (Montréal : Poètes de brousse, 2011), qui fait porter le débat sur l'intégrité académique et la dimension critique de l'enseignement et l'article de Pierre-Yves Guay, sociologue du développement économique et professeur à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, qui présente une analyse intéressante sur le financement de l’éducation des jeunes par leurs aînés: une question de solidarité sociale (Le Devoir.com, 8 mai 2012).

L’université transformée dans ses principes : quelques-unes des idées défendues par Normand Baillargeon dans son essai « Je ne suis pas une PME : plaidoyer pour une université publique » (Montréal : Poètes de Brousse, 2011)