Une fois la chose faite, ne vous ravisez pas

« La greffe ou la soudure prennent mal sur des oeuvres de cette nature, qui doivent jaillir d'un seul jet et rester telles quelles. Une fois la chose faite, ne vous ravisez pas, n'y retouchez plus. (...) Une fois que l'enfant a poussé son premier cri, il est né, le voilà, il est ainsi fait, père ni mère n'y peuvent plus rien, il appartient à l'air et au soleil, laissez-le vivre ou mourir comme il est. »

« Votre livre est-il manqué ? tant pis. N'ajoutez pas de chapitre à un livre manqué. Il est incomplet ? Il fallait le compléter en l'engendrant. Votre arbre est noué ? Vous ne le redresserez pas. Votre roman est phtisique ? votre roman n'est pas viable ? Vous ne lui rendrez pas le souffle qui lui manque. Votre drame est né boiteux ? Croyez-moi, ne lui mettez pas de jambe de bois. »

– Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, Gallimard, 1966, Note ajoutée à l'édition définitive (1832), p. 31- 32