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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Marguerite Yourcenar: La ségrégation raciale

Au printemps 1961, au moment où Marguerite Yourcenar termine la rédaction de "Fleuve profond, sombre rivière", elle séjourne dans le Sud des États-Unis (Virginie et Kentucky). Elle descend et remonte le Mississippi de Cincinnati à La Nouvelle-Orléans. Ce voyage la place en présence de la misère des Noirs et de leurs difficultés d’intégration.

– Source: Marguerite Yourcenar, Oeuvres romanesques, Paris : Gallimard, 1982, p. XXVII