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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

L'apprentissage et la patience

« Maître, je veux étudier l'art de l'épée, combien d'années me faudra-t-il ?
– Dix ans.
– Mais c'est trop !
– Alors, vingt ans.
– Mais c'est beaucoup trop !
– Trente ans. »

Commentaire de A. Jodorowsky: « Sans la patience, on ne réalise rien. Il faut avancer tranquillement; les choses finiront par arriver. Au fond, le temps ne compte pas. Il faut comprendre qu'un être évolué ne vit pas dans le temps. Il vit avec. Il est le temps. Qu'est-ce que cela peut lui faire de réaliser une chose en vingt-six ans ou immédiatement, puisqu'il la réalise. »

– Alexandro Jodorowsky, Le doigt et la lune, Paris: Albin Michel, 1997, p. 51