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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Ascèse de l’esprit

« Du point de vue du travail littéraire, je me dis parfois que la vacuité, l’isolement moral, la dureté d’un paysage si différent de ceux où j’ai autrefois vécu et sa désolation hivernale auront du moins eu cet étrange mérite de rompre certains liens et certaines associations d’idées auxquelles je croyais tenir plus que tout, et de m’obliger à une sorte d’ascèse de l’esprit. »

– Marguerite Yourcenar, citation puisée dans le livre de Achmy Halley, Marguerite Yourcenar : portrait intime, Paris : Flammarion, 2018, p. 133