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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Vieillir

« Un moment arrive où il convient d’exercer à son propre égard une extrême vigilance. Le corps se fatigue et cherche à monopoliser l’attention. Son désir vise à établir sa souveraineté et à réduire en esclavage le cavalier dont il est la monture. Toutefois, il réagit suivant l’attitude qu’on prend envers lui. Gâté tel un gamin capricieux, il se voudra monarque; traité avec gentillesse et humour, il puisera constamment en lui-même des énergies nouvelles. (...) Celui qui n’éprouve pas le goût de la culture, de l’écriture, des livres, de l’art – musique ou peinture – va saisir la seule évasion qui s’offre à lui : le souci et le soin exclusifs de son corps. »

– Marie-Madeleine Davy, Traversée en solitaire, Albin Michel, 1989