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Vivre sans pourquoi

J’ai lu un livre d’un philosophe que je ne connaissais pas, mais dont le titre m’a interpellée : Vivre sans pourquoi . Son auteur, Alexandre Jollien, est un philosophe français dont la quête de sagesse m’a touchée par son authenticité. Sa démarche, bien que parfois hésitante, boiteuse ou imparfaite, sonne juste. Je le ressens comme un être fragile, vulnérable, mais profondément vrai. Il aborde le zen avec une certaine sagesse, même si j’ai été un peu déçue par la manière dont il en parle : trop folklorique, trop superficielle, pas assez incarnée. Le zen, à mon sens, ne se dit pas — il se vit, ici et maintenant, dans le silence du quotidien. La lecture de Vivre sans pourquoi est fluide, accessible au grand public. Jollien y expose ses névroses, ses angoisses, ses questionnements, ainsi que ses tentatives pour créer du sens et nourrir la compassion. Ce dévoilement intime est sans doute dans l’air du temps, mais j’ai une réelle sympathie pour cet homme. Il écrit avec sincérité, et cela...

À quoi avons-nous réduit ce monde !

« C'est un monde si beau, avec ses ravissantes collines, ses montagnes merveilleuses et ses formidables rivières. Après trois mille ans de souffrance humaine, de lutte entre les hommes, d'obéissance, de soumission, d'entre-déchirement, voilà à quoi nous l'avons réduit : une masse confuse d'êtres humains sauvages et irréfléchis qui ne prennent pas soin de la terre, ni de ses splendeurs, ni de la beauté d'un lac, d'une mare ou de la rivière rapide et bondissante; personne ne semble s'en soucier. Nous ne nous intéressons qu'à nos petits moi, nos petits problèmes et ceci après trois ou cinq mille ans de prétendue culture. »

– Krishnamurti, La flamme de l'attention, Éditions du Rocher, 1987, p. 62