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Vivre sans pourquoi

J’ai lu un livre d’un philosophe que je ne connaissais pas, mais dont le titre m’a interpellée : Vivre sans pourquoi . Son auteur, Alexandre Jollien, est un philosophe français dont la quête de sagesse m’a touchée par son authenticité. Sa démarche, bien que parfois hésitante, boiteuse ou imparfaite, sonne juste. Je le ressens comme un être fragile, vulnérable, mais profondément vrai. Il aborde le zen avec une certaine sagesse, même si j’ai été un peu déçue par la manière dont il en parle : trop folklorique, trop superficielle, pas assez incarnée. Le zen, à mon sens, ne se dit pas — il se vit, ici et maintenant, dans le silence du quotidien. La lecture de Vivre sans pourquoi est fluide, accessible au grand public. Jollien y expose ses névroses, ses angoisses, ses questionnements, ainsi que ses tentatives pour créer du sens et nourrir la compassion. Ce dévoilement intime est sans doute dans l’air du temps, mais j’ai une réelle sympathie pour cet homme. Il écrit avec sincérité, et cela...

Euphorismes de Grégoire (Grégoire Lacroix)

« Il y a des gens modestes et qui tiennent absolument à ce que cela se sache. » (3)

« Le seul temps vraiment perdu est celui qu’on passe à regretter les occasions manquées. » (10)

« Quand on est équivoque dans le paradoxal, on évite peut-être la contradiction, mais on n’échappe pas à une certaine ambiguïté. » (25)

« Moins on en sait mieux on colporte. » (27)

« Quand on voit ce qui est advenu du passé on comprend vite que le présent a peu d’avenir. » (32)

« Le dernier d’une course arrive quand même avant le premier de la course suivante. » (45)

« L’amour c’est comme le jazz : c’est n’importe quoi, mais pas n’importe comment. » (55)

« Il faut se laisser dépasser par les événements, ça permet de les voir de dos. » (71)

« L’amour que l’on ressent ne donne aucun droit, celui que l’on ressent aucun devoir. » (89)

« Avec l’âge on renonce à bien des choses dont on aurait pu se passer beaucoup plus tôt. » (96)

« Ce que femme veut, Dieu le veut, d’où mon athéisme. » (120)

« Le stress n’est que la soumission avouée à des contraintes non choisies. » (130)

« Certains pensent qu’il suffit d’avoir mauvais caractère pour avoir du caractère, comme s’il suffisait d’avoir mauvaise haleine pour avoir du souffle ! » (147)

« Il y a des gens tellement égocentriques que, fermant les yeux, ils croient que le monde s’est éteint. » (157)

« Le plus court chemin du plaisir au bonheur passe par la tendresse. » (160)

« "Problème de couple" est un pléonasme, il suffit de dire "Je fais partie d’un couple". » (136)

« Il suffit parfois de faire semblant d’avoir du courage pour s’en découvrir vraiment. Dommage que ça ne marche pas pour l’intelligence. » (169)

« Aimer mon prochain comme moi-même serait lui faire un trop beau cadeau. » (172)

« Je ne jette jamais la première pierre, mais avec la deuxième je m’applique. » (173)

« Ce n’est pas grave d’être en retard, quand on va dans la mauvaise direction. » (199)

« Les arbres, personne ne leur dit "Je t’aime", ils poussent quand même. » (203)

« On peut être excessif dans la recherche du juste milieu. » (211)

« Quoi qu’en pensent les bavards, le silence n’est pas une langue morte. » (212)

« De même qu’une fausse alerte peut déclencher une vraie panique, un faux problème peut entraîner de véritables complications. » (215)

« Celui qui a l’estime des autres pour seul carburant ira peut-être loin, mais pas dans la bonne direction. » (219)

« Le bonheur c’est comme Dieu, on ne le connaît que par ouï-dire. » (222)

« Je suis toujours de l’avis du dernier qui n’a rien dit. » (224)

« Absorbé par les recherches sur l’infiniment grand, puis l’infiniment petit, le scientifique a négligé, de façon coupable, le fantastique potentiel de l’infiniment moyen. » (227)

« L’erreur est humaine, soit ; mais il y en a qui poussent l’humanité vraiment trop loin. » (236)

« Une chose m’inquiète : si le Paradis a une porte, c’est qu’il y a des murs... » (238)

« Dieu a fait à l’homme un cadeau empoisonné : il lui a donné la conscience d’exister en même temps que la certitude qu’il ne saura jamais pourquoi. » (247)

« Se disent "maîtres à penser" ceux qui veulent nous empêcher de réfléchir. » (249)

« L’avantage de vivre en couple c’est que l’on a quelqu’un sous la main à qui l’on peut reprocher d’avoir été une entrave à des projets que l’on n’aurait de toutes façons pas réalisés. » (251)

« Il y a des choses que personne au monde ne fait mieux que moi : me pardonner mes faiblesses, par exemple. » (261)

« Tout le monde gagne à être connu, certes, mais il y a quand même pas mal de gagne-petit. » (282)

« Qui peut le plus, peut le moins qui, la plupart du temps, suffit largement. » (293)

« Il y a des raisonnement qui tombent sous le sens et ne s’en relèvent pas. » (309)

« Quand on a le courage de ne pas avoir d’opinion, il faut le dire de façon très ferme. » (340)

« Ceux pour qui "tout de suite" est déjà trop tard, confondent souvent dynamisme et agitation. » (345)

« En fait, les malentendus n’existeraient pas, s’il n’y avait pas tant de malentendants. » (346)

« Nous sommes la preuve vivant qu’hier n’était pas un jour sans lendemain. » (347)

« Le bonheur n’est pas une illusion. Sa simplicité apparente, si. » (349)

« Parfois, on se demande si Dieu n’a pas créé le Monde sur un coup de colère. » (352)

« Et si, au lieu de se décevoir mutuellement, on essayait de se mériter les uns les autres. » (365)

« Il n’y a d’exceptions valables que celles qui ne confirment pas la règle. » (388)

« Certains ne trouvent leur vie intéressante que lorsqu’ils la racontent. » (417)

« On commence à vieillir quand on a la nostalgie de moments qui n’ont jamais existé. » (423)

« Plus on est nombreux à penser la même chose, moins il vient à l’idée qu’on pourrait tous se tromper. » (430)

« Ceux qui comprennent à demi-mot, ne dorment que d’un oeil, n’écoutent que d’une oreille, et ne boivent que des demis, feraient bien de mener une double vie. » (451)

« Je me suis finalement dit mes quatre vérités ; mais je n’ai pas voulu me croire. » (456)

« Rien de plus encombrant que les gens qui ont toujours peur de déranger. » (467)

« Le poète est, comme tout homme, prisonnier de lui-même, mais il a su, lui, s’envoler avec la cage. » (486)

« On le croit profond, il n’est que malheureux. » (488)

« Ceux qui prétendent dire tout haut ce que les autres pensent tout bas feraient mieux de penser plus haut et de parler plus bas. » (522)

« Certains croient prendre leur envol alors qu’ils ne font que battre de l’aile. » (547)

« En général, ceux qui ne savent que suivre sont les premiers à critiquer l’itinéraire choisi. » (560)

« Les hommes sont tellement conditionnés par leur enfance qu’en fait, les psychiatres ne sont que des pédiatres rétroactifs... » (592)

« On a rarement une connaissance réelle de soi-même. C’est ce qui rend la vie supportable. » (601)

« On peut considérer que la situation est préoccupante quand le pire apparaît comme le moindre mal. » (607)

« Essayer de vouloir est plus difficile que vouloir essayer. » (625)

« Pour survivre dans le monde que nous vivons, une absence totale de rigueur s’impose. » (631)

« Si vous sentez que la vie vous abandonne, c’est qu’elle s’ennuie chez vous. » (636)

« Le meilleur résultat que puisse obtenir une révolution, c’est un changement de bourgeoisie. » (690)

« Certains croient qu’ils sont restés jeunes parce qu’ils ont des réactions infantiles face à des problèmes d’adultes. » (704)

« Il ne suffit pas de faire semblant pour faire illusion. » (744)

« C’est dans les moments difficiles que l’on regrette d’avoir refusé, par dédain, de qualifier d’heureuses ces périodes de la vie qu’une absence totale de problèmes faisait passer pour banales. » (760)

« Ce qu’il faut craindre ce n’est pas la mort mais l’envie de mourir. » (762)

« Chaque individu est unique et, là-dessus, j’ai la prétention d’être comme tout le monde. » (780)

« Deux individus cohabitent en moi : celui que je voulais être et celui que je suis devenu. Ils sont très différents ; par chance ils ont beaucoup d’estime l’un pour l’autre. » (782)

« Aimer, c’est grandir. » (809)

« Là où l’humour est partagé, l’amité n’est pas loin. » (835)

« Si vous avez la chance de, sans cesse, vous renouveler, surtout ne changez rien ! » (838)

« Un orgueil démesuré est souvent le fruit de complexes obscurs qui se fertilisent entre eux. » (839)

« L’humour est au mal de vivre ce que la rampe est à l’escalier. » (853)

« La vraie liberté, c’est quand personne ne vous attend. La vraie solitude, c’est quand vous attendez n’importe quoi. » (876)

- Grégoire Lacroix, Les Euphorismes de Grégoire , Paris : Max Milo, 2006 (Recueil de 888 "euphorismes" (métaphysiques, provocants, ironiques, amoraux, prudents, absurdes, optimistes et positifs))