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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de joie intérieure (car je les sentais si présents en moi, et bienveillants aussi) et de profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ce que j’avais vécu à ce moment-là. Il en fut de même dans...

Anecdote racontée par Jung

« Au début de ses nombreux séminaires, Jung avait l'habitude de raconter la même anecdote. Ses auditeurs la connaissaient. Cependant, à chaque fois, le récit modifiait l'atmosphère; il ouvrait les consciences à un autre niveau.

Wilhelm, sinologue, auteur de la traduction du Yi King et ami de Jung, habitait en Chine. Dans sa contrée, la sécheresse fut terrible. Les habitants convoquèrent un faiseur de pluie. Vieux, desséché, il huma l'air et grimaça en descendant de la charrette qui l'avait transporté. Puis il demanda à être seul. Personne ne pouvait l'aborder; ses repas étaient déposés devant sa porte. Trois jours après, non seulement la pluie tomba en abondance mais elle fut accompagnée de neige. Interloqué, Wilhelm interrogea le faiseur de pluie. La réponse fut celle-ci: « ... Je viens d'un endroit où les gens sont en ordre; ils sont en tao; alors le temps aussi est en ordre. Mais en arrivant ici, j'ai vu que les gens n'étaient pas en ordre et ils m'ont aussi contaminé. Je suis donc resté seul jusqu'à ce que je sois à nouveau en tao, et alors, naturellement, il a neigé. »

Ce texte s'offre à la méditation. Il démontre la fragilité humaine et il insiste sur les conséquences exercées sur la nature par des comportements erronés. »

– Texte cité et commenté par Marie-Madeleine Davy dans Tout est noces, Albin Michel, 1993, p. 20-21