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Retour de pèlerinage

Quel bien cela faisait de revenir dans les Laurentides sans devoir franchir les portes d’un hôpital, assister à des funérailles, ou vivre dans l’inquiétude de les savoir si malades. L’atmosphère était tout autre : empreinte de fébrilité, teintée d’une certaine tristesse, mais aussi d’une joie intérieure — car je les sentais si présents en moi, bienveillants — et d’une profonde détente. Saint-Sauveur et la rue principale ont conservé leur charme. La place devant l’église, l’église elle-même, le beau concert à l’église, la librairie ésotérique, les factoreries, les belles montagnes, les émotions fortes, les souvenirs ravivés, le temps suspendu… Tout me rappelait hier et le sentiment que tout n’était pas révolu. Dans l’autocar vers Saint-Jérôme, l’émotion m’a submergée à la vue de Bellefeuille. Tout s’est ravivé. Là où je marchais avec ma mère… j’étais présente, nous étions là… Lorsque j’ai vu la sortie d’autoroute… j’étais dans la voiture auprès d’elle, et j'éprouvais exactement ...

Solitude et interférence d’autrui

« De nos jours, nous sommes entièrement conditionnés à accepter l'interférence d'autrui; nous manquons cruellement des conditions nécessaires au plein développement de notre capacité de solitude. Pour la plupart d'entre nous, la gangrène de l'interférence commence au bureau et ne s'arrête pas avant la tombe. Il faut beaucoup de ruse pour échapper à ce processus, même momentanément. Or, je crois que c'est seulement si nous sommes capables de solitude que nous pouvons trouver le moyen d'être vraiment avec les autres. Il nous faut redécouvrir le sens perdu du principe taoïste du wu wei, le principe de la non-interférence, mais d'une non-interférence positive, qui exige un effort sur soi: effort pour se contenir, pour renoncer à intervenir, pour « laisser tranquilles » les autres, et leur donner ainsi une chance, en même temps qu'à soi-même. »
– David Cooper, Psychiatrie et anti-psychiatrie, 49/80